Melody 28 ans, le garde

Le 21 octobre dernier, après 2 jours de retard de règles, je fais un test qui se révèle positif. Tout d'abord, j'ai été heureuse de cette nouvelle et surprise car je ne m'attendais pas. Bientôt 28 ans et une petite vie démarrait en moi. Très vite les choses se sont gâtées avec mon conjoint qui n'a pas du tout vu la chose du même œil et qui a été clair avec moi, « il fallait que j avorte ».  C'était la seule solution, j'allais « ruiner notre couple à garder cet enfant ». Ça a donc été le début de semaines très longues et compliquées. J'avais d'un côté le soutien entier de ma famille que ce soit mes parents, mes sœurs ou ma meilleure amie. De l'autre celui que j'aime éperdument me mettait face à un ultimatum. Je ne dormais plus et mon conjoint arrivait même à me faire douter de moi sur le fait de garder ce bébé. Même si je suis en âge d'en avoir « est ce que je ne faisais pas une grosse bêtise ? ».  Et comment, je ferais s'il me quitte pendant ma grossesse ? Bref. Un choix à prendre que je ne souhaite à personne, pas même à ma pire ennemie. Chez moi, j évitais le sujet avec ma famille qui se faisait une joie de cette grossesse et je me torturait la tête chaque jour. J'ai passé beaucoup de temps à lire des articles et témoignage sur l'IVG. Beaucoup parlé avec mon gyneco pour en avoir même fini en pleur dans son bureau. Puis un soir, je suis tombée sur ce site. J'ai lu les témoignages des filles et j'ai vu leur numéro vert.

Le lendemain matin j'appelais. Je ne savais pas vraiment ce que je cherchais mais je me disais qu'en parler (encore et encore) allait sûrement m’aider à prendre une décision. Je suis tombée sur quelqu'un d’adorable (je ne sais pas si je peux nommer ici) .  Qui a de suite été à mon écoute. Elle m'a plus laissé parler que ce qu'elle a pu parler elle. Je lui ai tout raconté ma situation. Comme si c'était une amie, alors qu'en fait je ne connaissais pas cette personne.  Mais c'est sûrement ce qui m'a fait du bien. Parler librement à quelqu'un de totalement neutre dans votre vie. Qui ne vous jugera pas et qui saura trouver les bons mots. On est resté un moment au téléphone et j'ai raccroché avec un sentiment de bien être. J'ai passée la journée à repenser à l’échange que j’avais eu et cette femme. Le lendemain matin je me suis réveillée sereine et sûre de moi. J'aimais ce bébé. Je ne pouvais pas avorter. Seule ou avec mon conjoint,  je l’assumerai et il ne manquera jamais de rien. J'ai annoncé la nouvelle à mon copain. Qui l'a d'abord très mal pris et ne m'a plus parlé pendant quelques jours. Aujourd'hui, tout n'est pas encore parfait mais je me sens bien, je me sens enceinte et bien dans cet état. Lui commence à accepter. Vendredi dernier, j'ai pu avoir le bonheur immense de faire une écho ou j'ai pu entendre le cœur de mon bébé pour la 1ere fois. Ce fut encore une fois où je me suis dit que j'avais pris la meilleure décision. J'avais promis de venir laisser un petit mot ici. Nous ne sommes pas les seules devant des choix comme cela, mais je suis persuadée qu'il ne faut jamais avorter « pour quelqu'un » et surtout ne jamais remettre en cause nos capacités à devenir maman et à offrir tout l'amour dont un enfant à besoin. Encore un grand merci à Florence que j'ai eu au téléphone et avec qui je suis toujours en contact. Merci aussi à ma famille et ma meilleure amie d'être là depuis le début et de me suivre dans mes choix. Être entourée même si ça n'est pas par la personne qu'on s’imaginait c'est essentiel dans ces moments là. Je vais mettre au monde mon 1er enfant en juillet 2016 et c'est aujourd'hui la seule chose qui compte à mes yeux.

Les filles, si vous avez un doute ou des soucis, vraiment, n'hésitez pas à contacter cette association qui est là pour nous aider et surtout nous écouter. A vous, membres de cette association, bravo pour ce que vous faites et continuez …